Date de sortie: 2014
Edition: Le Livre de Poche
Pages: 528
Genre: Science-Fiction | Horreur |Post-Apocalyptique
Pour le mois de mai, le but du FeminiBooks Challenge était de lire un livre de SF dont le personnage principal est une femme. Suivant les conseils de Ninon de la chaîne Les Carnets d'Opalyne, je me suis lancée dans la lecture de Celle qui a tous les dons, un roman post-apocalyptique dont l'héroïne est une petite fille qui ne manque pas de mordant ...
Résumé:
Tous les dons ne sont pas une bénédiction.
Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu'on l'emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks tient son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu'elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire. Melanie est une petite fille très particulière…
L'histoire commence au sein de ce que nous pouvons deviner être une base scientifico-militaire, située au milieu d'une Angleterre post-apocalyptique, et dont les principaux pensionnaires sont des enfants maintenus en cellule. Melanie est une petite fille dont la vie est rythmée par des cours de mathématique et d'histoire qu'elle suit harnachée à une chaise roulante, des douches désinfectantes dont on n'aimerait absolument pas prendre part, et de longues heures passées enfermée dans une cellule fermée à double tour. Les jours s'écoulent et Melanie se pose petit à petit certaines questions sur sa condition. Curieuse de savoir ce qu'était le monde "d'avant", elle se prend d'affection pour son professeur madame Justineau et voit bien que celle-ci rechigne à lui fournir les réponses dérangeantes que soulèvent ses questions.
Vient le jour où deux de ses camarades sont emmenés pour ne jamais revenir… La petite fille comprend peu à peu que cet univers aseptisé cache un terrible secret dont elle pourrait être la prochaine victime.
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Sans surprise, il est bien évidemment ici question d'un monde post-apocalyptique rempli de zombies, et dont les quelques survivants privilégiés (à savoir les militaires et les scientifiques) se sont retranchés dans des bases sécurisées. Ce qui va changer ici, c'est que nous avons affaire à une base dont la spécialité semble être les enfants zombie et l'évolution de leurs capacités neuronales suite à leur infection par le champignon responsable de la naissance des morts-vivants.
Cette infection liée à ce champignon bien particulier (je vous laisse découvrir la chose si jamais vous souhaitez lire ce livre) a été pour moi le gros point fort du roman ! Au-delà du fait d'être une possibilité plus que crédible (le champignon et ses effets existent réellement), j'ai trouvé l'idée originale et sortant un peu des sentiers battus par rapport à ce qu'on peut nous servir dans tous les films et séries du genre.
La question morale soulevée au fil des pages est également intéressante : qui est le vrai monstre dans toute cette histoire ? Ces enfants infectés, ou bien les scientifiques qui souhaitent charcuter leurs cerveaux afin de trouver un antidote ? Doit-on sacrifier des innocents au nom de la science ? Quel choix ferions-nous si nous y étions confrontés ?
A côte de ça, j'ai bien apprécié le fait de me balader dans une Angleterre post-apocalyptique et complètement laissée à l'abandon.
Sans m'étendre sur le sujet, la psychologie des personnages est également bien étudiée par l'auteur malgré un côté très caricatural qui m'a un peu dérangée.
Néanmoins, j'ai eu du mal à me plonger dans l'univers. La plume de l'auteur se veut immersive avec une alternance des narrateurs. L'écriture change donc du tout au tout en fonction du narrateur impliqué, ce qui a rendu ma lecture moins fluide que ce qu'elle aurait pu être. J'aurai peut-être préféré un point de vue extérieur.
J'ai parfois eu le sentiment que l'auteur brodait et minaudait pour amener peu à peu une intrigue et un final plutôt attendus pour ma part. J'aurai aimé que plus d'éléments nous soient donnés concernant l'apocalypse en elle-même.
C'est peut-être cela au final qui m'a géné… C'était ma première incursion dans le monde du post-apocalyptique, et justement… peut-être que le côté "post" n'est pas ma came… J'aurai préféré vivre l'apocalypse en tant que telle et savoir le pourquoi du comment de toute cette situation. Il y a matière à tout cela d'ailleurs… La raison écologique est vraiment en sous-thème à toute cette histoire et il aurait été intéressant d'exploiter encore plus cette piste.
Je pense cependant que ce livre regorge de bons éléments pour les adeptes du genre, mais ce n'est personnellement pas mon genre préféré.
Pour celles et ceux qui seraient curieux mais hésitent à se lancer, un film tiré du livre est sorti en 2016 sous le titre The Last Girl.