· 

Quand nos souvenirs viendront danser | Virginie Grimaldi

 

Date de sortie: 2019 

Edition: Fayard

 Pages: 349

 Genre: Contemporain  

 

Emportée par l'engouement de Stephanie de la chaîne YouTube Pikiti Bouquine, je n'ai pas pu résister à me lancer dans le dernier roman de Virginie Grimaldi (premier roman de l'autrice pour ce qui me concerne). 

 

Résumé:

"Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés. 

Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu'en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six: Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline. 

Quand le maire annonce qu'il va raser l'impasse - nos maisons, nos mémoires, nos vies - , nous oublions le passé pour nous allier et nous battre. Tous les coups sont permis: nous n'avons plus rien à perdre, et c'est plus excitant qu'une sieste devant Motus." 


A travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d'amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié. 

Que dire de plus… le résumé en dit déjà beaucoup ! 

C'est à travers Marceline (octogénaire au caractère bien trempé) que nous allons suivre le combat de notre bande de retraité. Actions coup de point menées pour sauver leur quartier, ils ne reculent devant rien: opération escargot aux caisses d'un grand supermarché un samedi matin, suspension en haut d'une grue, journal télévisé de Jean-Pierre Pernault… Nos amis sont plein de ressources ! 

Entre situations cocasses et souvenirs poignants, nous suivons la vie et les épreuves qui ont menés ces huit résistants à vouloir se battre pour sauver l'impasse des Colibris d'une mort annoncée. 

 

**************************************************

 

Ce qui m'a tout d'abord plu dans ce livre, c'est sont format : des chapitres courts, une lecture rapide … Idéal pour réussir à lire dans mon emploi du temps plus que chargé de ces dernières semaines ! 

Les personnages décrits par Virginie Grimaldi sont hauts en couleur, notamment la narratrice Marceline qui nous décoche quelques bonnes punchlines . 

On oscille entre des moments franchement marrants, notamment lors de l'opération escargot tellement bien imaginée (on se met à la place des clients du supermarchés en se remémorant le nombre de fois où l'on a pu se dire "ils sont à la retraite, ils ont toute la semaine pour faire leurs courses!"), et des moments beaucoup plus poignants. 

Le fil des souvenirs est intéressant à suivre : Marceline et Anatole n'ont pas eu la vie dont ils rêvaient, mais ils ont tout de même eu une belle vie avec son lot de bonnes surprises et de déceptions. Le récit n'en est que plus crédible ! Ces souvenirs touchants montrant comment un tout petit rien peut être déclencheur d'un grand bonheur … ou de grands quiproquos ! 

La fin n'est pas une "happy end" comme on s'attend à l'avoir, mais le final demeure très beau. 

 

J'aurai cependant aimé que l'autrice s'attarde un peu plus sur ses personnages. En effet, même si le format est fait pour être de l'ordre du rapide et de l'agréable en terme de lecture, j'ai eu le sentiment de survoler l'histoire de certains personnages sans jamais entièrement entrer dedans. Un peu comme si l'on regardait la vie des autres par la fenêtre de sa cuisine… mais peut-être est-ce justement là l'intention de Virginie Grimaldi. 

Pour ce qui concerne l'épilogue, je trouve que celui-ci n'apporte pas grand chose de plus à l'histoire. La fin était très bien sans. 

 

En bref, ma incursion dans l'univers de Virginie Grimaldi vu une lecture simple et sans prise de tête, très agréable. Quand nos souvenirs viendront danser est un bon roman à lire sur la plage cet été ! 


"Gustave se lève en signe de ralliement. Marius se met à entonner L'Internationale. Rosalie imite le clairon. Je prie pour devenir sourde et aveugle." 

 

"Nous avons eu des devoirs: chacun a dû réfléchir à un moyen efficace de faire céder la mairie. Les membres du groupes étant des personnes mesurées et raisonnables, les idées le sont tout autant. 

Marius propose une petite grève de la faim. 

Joséphine veut juste grimper en haut d'une grue.

Rosalie envisage tout simplement de séquestrer le maire.

Marius, sensible, préfère enlever les enfants du maire. 

[…]

Rosalie, qui a manifestement confondu son rouge à lèvre avec sa brosse à dents, me demande si j'ai une idée. […] Je songe à proposer un suicide collectif, mais ils sont capables d'approuver."