· 

La dernière traversée | Caroline Pignat

 

Date de sortie: 2018

Edition: Charleston

Pages:  400

Genre: Romance | Historique

Toujours en pleine recherche d'histoires romanesques, je suis tombée il y a quelques temps sur La dernière traversée de Caroline Pignat, en feuilletant le catalogue des éditions Charleston.  Comme vous pouvez le voir sur la photo d'illustration, le bandeau indique clairement que nous sommes dans un malheureux revival du Titanic. Intriguée par ce naufrage dont je n'avais jamais entendu parlé, et convaincue par les avis plus que positifs du club de lectrices de la maison d'édition, je me suis lancée à la découverte de cette histoire terrible et romantique. 

 

Résumé:

Bannie de la résidence familiale en Angleterre, Ellie est embauchée en 1914 pour travailler à bord de l'Empress of Ireland. Dès la première traversée, elle est attirée par Jim, un jeune homme mystérieux qui travaille comme souffleur dans les fournaises du paquebot. C'est le coup de foudre… jusqu'au soir du terrible naufrage au large de Rimouski au cours duquel le jeune couple est séparé. Ellie retourne à Liverpool pour tenter de retrouver le courage de vivre après la disparition de son amoureux. Là-bas, un ambitieux journaliste souhaite écrire l'histoire de cette épouvantable nuit. Aussi offre-t-il à la jeune femme, en échange de son témoignage, des feuillets du journal de Jim retrouvé parmi les débris du naufrage. Page après page, Ellie découvre alors les secrets de son bel amant. 


A l'aube de la Première Guerre Mondiale, Ellie embarque sur l'Empress of Ireland en tant que personnel d'équipage. Jeune fille de bonne famille bannie pour une raison que nous apprendrons plus tard dans le récit, elle doit s'adapter au fil des semaines à sa nouvelle condition. Je ne vous en dirai pas bien plus sur le récit, le résumé en raconte déjà bien assez. Sachez simplement que nous allons être plongés, jour après jour et heure après heure, dans le naufrage de ce navire qui n'a rien à envier au Titanic. 

 

************************************************

 

Dans son roman, Caroline Pignat prend le prétexte d'une romance entre deux jeunes gens issus de milieux complètement différents, pour nous raconter l'histoire terrible (et très peu connue) du naufrage de l'Empress of Ireland. On imagine tout de suite un peu la redite avec le fameux film de Spielberg et effectivement il y a de ça, le coeur de l'océan en moins. Mais outre les détails de la catastrophe, le roman trouve aussi son intérêt dans "l'après"... Les recherches désespérées pour retrouver des survivants, la reconstruction de soi après avoir vécu une telle catastrophe, les syndromes post-traumatiques, le travail de deuil, l'acceptation … 

 

Au final, ce ne sont pas tant les recherches entamées par Ellie pour retrouver son amant qui m'ont le plus intéressée, ni même leur relation que j'ai trouvé sincèrement puérile (mais bon, en même temps, ils n'ont même pas vingt ans…), mais vraiment ce thème de la reconstruction et de la paix avec soi-même.

La relation mise en place par l'auteur entre Ellie et le journaliste a également été pour moi beaucoup plus émouvante que celle des deux protagonistes principaux. Pour moi, la réelle valeur du roman se trouve ici, et c'est ce qui m'a donné envie de faire défiler les pages. 

 

Quelques petites choses m'ont un peu "tarabiscottée" : la personnalité même de l'héroïne a été un petit frein en début de lecture pour réussir à m'attacher au personnage. Egalement, la traduction m'a paru un peu étrange à certains moments, certains mots et tournures de phrases étant pour moi complètement anachroniques compte tenu de l'époque à laquelle se déroule l'histoire … Par exemple, écrire que le journaliste " se pointe" à telle heure… Je ne sais pas, ça m'a vraiment fait tiquer, mais heureusement nous ne retrouvons ce genre de vocabulaire que très rarement. 

Pour moi, il s'agit d'un roman qui vaut la peine d'être lu ne serait-ce que pour en apprendre un peu plus sur cette catastrophe dont personne n'a parlé (l'évènement a été passé sous silence avec l'arrivée de la Grande Guerre qui monopolisait l'ensemble des média à cette époque). Suivre heure après heure le naufrage, puis la lente reconstruction des rescapés a été vraiment très intéressant et reste pour moi le point fort du roman. La romance n'est au final qu'un prétexte qui aurait très bien pu être passé sous silence. J'ai peut-être un coeur de pierre, mais ce n'est pas ce qui m'a le plus émue… Je trouve que l'héroïne a bien assez à faire avec sa propre reconstruction et il aurait été intéressant d'approfondir un peu plus la psychologie du personnage. 

 

Ceci étant, ma note prouve bien que j'ai apprécié ma lecture et que je recommande ce livre à celles et ceux que le sujet pourrait intéressé !