Date de sortie: 2007
Edition: Folio
Pages: 440
Genre: Contemporain
Il y a quelques mois, je me suis abonnée à la box littéraire La Kube. Le concept: vous remplissez un questionnaire chaque mois afin de définir vos envies lecture du moment et les libraires associés vous font parvenir un roman de leur cru, répondant à vos critères.
J'ai déjà reçu 4 box, mais Le coeur cousu est le premier des livres reçus que je lis. Il me semble avoir demandé une histoire romanesque, dont les décors me feraient voyager.
Bonne pioche avec ce roman qui, au-delà des paysages, m'a transporté grâce à la plume poétique de Carole Martinez. Et, joie intense et inattendue, je me suis rendue compte qu'un autre livre de cette autrice dormait dans ma PAL … Un roman attendait sagement le Pumpkin Autumn Challenge pour être dévoré.
Résumé
Depuis la nuit des temps, les femmes d'un petit village andalou se transmettent une boîte merveilleuse. En y découvrant du et des aiguilles, Frasquita hérite du don extraordinaire de repriser les hommes blessés et les cœurs en lambeaux. Un talent qui, dans l'Espagne catholique du XIXème siècle, se révélera une malédiction.
C'est au travers de la voix de sa fille Soledad que nous allons suivre la vie de Frasquita.
Frasquita est issue d'une lignée de femmes dont le plus précieux des secrets est contenu dans une boîte, transmise de génération en génération après une cérémonie de passation semblable à un sabbat. Lorsque l'heure est venue pour Frasquita d'ouvrir à son tour cette fameuse boîte, elle y trouve une montagne de fil de toutes les couleurs imaginables, ainsi que des aiguilles. Victime de la folie des hommes, contrainte de fuir sa propre maison, les talents de couturière de notre héroïne vont s'avérer fort utile tout au long de son existante movementée et, au-delà des vêtements reprisés, c'est également le coeur des hommes qu'elle tente de recoudre grâce à sa magie. Car oui, il s'agit bien là d'une histoire de sorcières et de magie.
Je n'en dirai pas plus sur le résumé car je pense que la beauté et la poésie de ce livre réside également dans le fait de ne pas trop en savoir avant de se plonger dedans.
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On ne va pas se mentir, le réel point fort de ce roman réside dans l'écriture de Carole Martinez. Avec une plume à la limite de l'onirique, l'autrice nous embarque dans cette épopée à la fois merveilleuse et tragique. Les situations s'enchaînent, tels des tableaux exposés à un mur, et l'on se perd dans la contemplation de ces scènes de vie mêlant l'ordinaire à l'extraordinaire, la beauté à la violence, l'histoire d'une seule femme à l'histoire de tout un pays. Nous allons ici parcourir l'Andalousie sur la charrette tirée par Frasquita, nous laissant bercer par les contes narrés par le voix de Soledad.
Certaines situations m'ont profondément choquée et je tiens à préciser que certaines âmes sensibles pourraient avoir un peu de mal avec quelques passages du roman. Nous allons côtoyer les aspects les plus nobles comme les côtés les plus sombres et dérangeants de l'être humain et j'avoue avoir reposé mon livre un petit temps après une scène bien particulière.
L'autrice maîtrise très bien son histoire, même si l'on a parfois l'impression que tout part un peu dans tous les sens. Il n'en est rien, le fil conducteur reste là et chaque mot posé est là pour une bonne raison. La psychologie de chaque personnage est par ailleurs extrêmement bien maîtrisée.
Mon petit côté matérialiste aurait aussi tendance à vouloir vous parler de l'objet livre en lui même ! Cette réédition est tout simplement magnifique ! La tranche des pages est du même violet que la couverture, on sent un soin particulier accordé à cette œuvre. Je suis contente de pouvoir l'avoir dans ma bibliothèque !
En bref, ce roman à la saveur douce amer (plus amer que douce compte tenue de l'histoire) est une vraie belle découverte. Je ne sais pas pourquoi je n'en ai pas fait un coup de coeur, peut-être parce que j'étais extrêmement fatiguée lorsque que je l'ai lu. Mais je pense qu'il fera partie de ces livres que je relirai avec plaisir ! J'ai hâte de me plonger dans La Terre qui penche de la même autrice ...