Date de sortie: 2011
Edition: J'ai Lu Challenge: PAC 2019
Pages: 768 Menu: Automne enchanteur | Down by the Salley Garden
Genre: Fantastique | Romance
Tome : 1/3 Saga : Les Larmes Rouges | Terminée
Cela faisait un moment que j'entendais parler de Georgia Caldera sans avoir encore lu quoi que ce soit de cette autrice. En la suivant sur instagram, j'ai découvert que sa trilogie Les Larmes Rouges était en court de réédition chez J'ai Lu. Et franchement... cette couverture !!! Vous le savez désormais, je ne répond plus de rien lorsqu'une couverture me tape dans l'oeil. Curieuse et en recherche d'une bonne histoire de vampires pour mes congés, je me suis jetée sur cette petite brique de plus de 750 pages à corps perdu.
Résumé
"Le temps n'est rien, il est des histoires qui traversent les siècles..."
D'un naturel réservé, Cornélia n'a jamais eu la vie facile. Orpheline de mère, elle vit chez un père absent et doit supporter la perte de sa meilleure amie. A l'âge de 19 ans, la jeune femme est plus fragile et seule que jamais.
Alors qu'elle s'apprête à faire un choix radial, elle est assaillie par des visions et des cauchemars chaque jour plus oppressants. Plongée dans un univers sombre et déroutant, il devient difficile pour elle de distinguer le songe de la réalité... Est-elle en train de perdre la raison ? A moins que la rencontre d'un mystérieux personnage aussi fascinant qu'effrayant y soit pour quelque chose?
Nous allons donc suivre Cornélia, post-ado de 19 ans excessivement mal dans sa peau et complètement délaissée par son paternel depuis la disparition dramatique de sa mère. Je ne vous spoil rien en vous annonçant que nous assistons d'emblée à la tentative de suicide de notre héroïne (et on peut dire ce qu'on veut mais vu les évènements vécus depuis son enfance, on peut la comprendre). Sauvée in-extremis par un illustre inconnu, Cornélia se réveille à l'hôpital aux côtés d'un père effondré.
Ce dernier, décidant d'assurer un peu plus dans son rôle parental, prend la décision d'emmener sa fille vivre dans leur maison de famille à la campagne. Une mise au vert qui aurait du être bénéfique pour tout le monde … mais qui se révèlera finalement être la porte ouverte à une succession d'évènements dont l'origine pourrait bien remonter à plus longtemps qu'on ne le pense… Entre cauchemars sanglants et rencontres improbables, Cornélia va frôler la folie à plus d'un titre et en apprendre chaque jour un peu plus sur elle-même et son passé.
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Outre la couverture, ce qui m'a aussi décidée à me plonger dans cette lecture est l'aspect "cauchemardesque" de l'histoire. Pour parler un peu de ma vie privée, j'ai un sommeil pour le moins agité depuis un peu plus de deux ans maintenant… Et quand je dis agité, je veux dire par là que la plupart de mes nuits sont habitées par des songes allant du mauvais rêve au cauchemar franchement glauque… Enfin, ne vous inquiétez pas outre mesure, je me soigne (notamment par l'écriture). Bref, tout ça pour dire que lorsque j'ai appris que l'histoire avait pour héroïne une nana dont les nuits sont encore moins top que les miennes, je me suis dit que ce livre était pour moi (miroir / contre-miroir etc...).
Et mon plaisir est allé grandissant lorsque j'ai découvert qu'une grande partie de l'histoire allait prendre pour décor un village français bien paumé et de vieilles maisons de campagne, dont un château ! Pour vous parler, encore, de ma vie privée, ma grand-mère avait se genre de maison au fin fond du Tarn. Autant vous dire que l'ensemble de mes vacances d'enfance se sont passées dans une grande maison de maître aux planchers qui craquent et entourée d'une forêt… NI-QUEL ! La projection a été des plus faciles pour moi et je suis entrée à 100% dans l'histoire. Bien évidemment, la campagne tarnaise n'était pas peuplée de vampires (quoi que…) mais j'ai vraiment adoré ressentir de vraies sensations liées à mes souvenirs, installer un vrai décor dans mon imaginaire. C'était génial.
Bien évidemment, la plume de Georgia Caldera aide vraiment à s'immerger complètement dans l'histoire et les décors. Illustratrice en plus d'être autrice, Georgia est aussi une passionnée de costumes d'époque (qu'elle fabrique elle-même me semble-t-il) et ce sont toutes ces facettes que l'on retrouve dans son écriture. Les décors et les costumes sont incroyablement bien décrits et l'on imagine sans difficulté toutes ces étoffes qui tourbillonnent et ces tapisseries qui habillent les murs au fil de nos déambulations.
Pour avoir lu et apprécié Anne Rice, on sent également l'influence que la mère de Lestat a pu avoir sur Georgia Caldera. J'ai retrouvé ce que j'aime chez Anne Rice dans le traitement des personnages vampiriques de Georgia Caldera: des êtres à la fois beaux extérieurement mais d'une nature profondément hideuse, des prédateurs mais aussi des personnes qui doutent de leur propre condition. J'ai retrouvé dans Maxime la mélancolie de Louis et dans Henri les questionnements et la poésie de Lestat ou Marius. Sans oublier un petit clin d'œil à Claudia… Il y a cet aspect romantico-gothique, cet esthétique incroyable qui vous transporte dans des coins sombres et irrésistibles qui m'avait jusque là un peu manqué dans d'autres romans du genre.
Pour parler plus précisément des personnages, j'ai adoré l'ambivalence d'Henri ! C'est un personnage à la fois bouleversé par sa condition mais absolument pas dans le déni. C'est un prédateur, il l'assume complètement. Mais pour autant, ce n'est pas non plus un simple monstre. J'ai beaucoup aimé le fait qu'il ne soit pas uniquement mis à son avantage et que l'autrice ait pris le parti de ne pas en faire l'objet incontestable de fantasme de la gente féminine.
Concernant Cornélia (mentionnons que j'adore ce prénom), j'ai peut-être eu un peu plus de mal à me faire à certaines de ses réactions. Son côté parfois un peu "Bella Swan" a pu un peu m'agacer au départ, mais rien de bien grave. Le personnage évolue finalement dans le bon sens tout au long du récit. Elle se pose les bonnes questions et revient sur certaines de ses postions. J'ai bien hâte de savoir où toute la mouise dans laquelle elle s'est mise va la mener.
* EN BREF *
Si vous n'avez pas peur de vous lancer dans un bon pavé et si vous êtes à la recherche d'une bonne histoire de vampire sans tomber dans le côté gnangnantissime des productions de ces dernières années (attention, je n'ai rien contre le gnan-gnan, je peux même adorer ça quand j'ai décidé d'en lire), alors je vous conseille au moins le premier tome de cette série… De toute façon, si vous aimez le premier vous aurez envie de lire la suite ! Moi c'est ce qui m'est arrivé.
Mais j'attends la réédition du deuxième tome (faudrait pas que sa jure dans ma bibliothèque m'voyez).
Pour les plus gourmands, l'intégrale des trois tomes est sorti chez France Loisir ;)