Date de sortie: 1909
Edition: Babel Challenge: PAC 2019
Pages: 180 Menu: Automne frissonnant | Tu n'en reviendras pas !
Genre: Fantastique | Gothique
Dans la série des livres que j'ai acheté un jour avec l'envie furieuse de me plonger dedans et qui, plusieurs années plus tard, se trouve toujours dans ma pile à lire j'ai nommé : La Dame au Linceul de Bram Stoker !
J'ai toujours adoré le mythe de Dracula et l'adaptation de Francis Ford Coppola reste parmi mes films préférés… Mais, oui, je l'avoue, je n'ai JAMAIS lu l'œuvre de Bram Stoker … Pour tout vous dire, j'ai plutôt décidé de lire les autres écrits moins connus de l'auteur avant de me lancer dans la brique que constitue son œuvre majeure. Et en toute honnêteté, je pense que j'ai bien fait de commencer par La Dame au Linceul. Avec ses 180 pages, il m'a permis de me rendre compte, sans pression, de l'étendue de la qualité de la plume de notre bien cher irlandais ! Après mon amour pour Carmilla de Le Fanu, je peux dorénavant crier haut et fort que le gothique est définitivement mon genre littéraire préféré !
Résumé:
"Là, sur la terrasse, dans la clarté lunaire maintenant plus intense, se tenait une femme vêtue d'un linceul trempé qui ruisselait sur le marbre, faisant une flaque qui s'écoulait lentement sur les marches mouillées. Son attitude et sa mise, les circonstances de notre rencontre, me donnèrent aussitôt à penser, même si elle se mouvait et parlait, qu'elle était morte. Elle était jeune et très belle, mais pâle, de la pâleur éteinte et grise des cadavres." - Extrait du journal de Ruper Sent Leger, cette scène - dans la pure tradition du genre - donne bien le ton de cet admirable roman gothique où s'entrelacent lettres, billets, fragments de journal intime et notes pour raconter les aventures étranges et inquiétantes d'un jeune homme sans le sou devenu du jour au lendemain châtelain dans les Balkans...
Ce résumé est déjà une bonne mise en jambe non ? On a à la fois envie d'en savoir plus, mais garder le mystère et en rester là serait tout aussi incroyable … Pour vous en dire un peu plus sans trop en dévoiler tout de même, La dame au linceul nous narre l'histoire de Rupert Sent Leger, jeune homme avide d'aventure et de romantisme qui hérite de son oncle une certaine fortune ainsi qu'un domaine au fin fond des Balkans. Heureux de pouvoir quitter son Angleterre natale pour des contrées beaucoup plus sauvages et méconnues, Sent Leger est loin de se douter de ce qui l'attend une fois sur place. Entre rencontre évanescente et conflits politiques, Bram Stoker nous entraîne une fois de plus au fin fond de cette terre de mystères que sont les contrées de Dracula !
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Je préfère vous prévenir tout de suite, le seul frein à la lecture de ce livre sont les quelques premières pages. Effectivement, la lecture du testament de l'oncle de Sent Leger va prendre une dizaine de pages un peu rébarbatives, mais une fois passée la corvée, plus rien ne vous arrêtera dans la découverte de cette fantastique histoire.
Le livre ne faisant que 180 pages, je ne vais pas vous en dire trop, mais le point essentiel de cette lecture a été le dépaysement total qu'apporte l'écriture de Bram Stoker. Nous nous retrouvons encore une fois dans une ambiance plus que brumeuse, où les scènes sont portées par des nuits sombres et prennent place au sein de vieux châteaux et d'églises abandonnées.
Œuvre purement gothique, La dame au linceul nous parle avant tout de ténèbres et de romantisme exacerbé. Alors oui, il faut accepter que le protagoniste principal soit un peu niais devant la vague de sentiments qui le submerge... c'est un peu ce qui fait le genre ... mais le mystère qui enveloppe le tout permettra à tout septique de se laisser facilement emporter par le besoin de découvrir la vérité terrible qui se cache derrière cette vaporeuse dame au linceul.
A la lecture de ce récit, je n'ai pu m'empêcher de penser à ces statues finement sculptées dans le marbre, représentant des femmes dont le visage est recouvert d'un voile fin (un linceul donc…). La précision et la finesse de ses sculptures nous donne presque l'impression que l'on pourrait soulever ce voile ou sentir un souffle le faire frémir… C'est cette impression que j'ai eu durant toute ma lecture: une œuvre maîtrisée dans la finesse et la beauté fantomatique des personnages et des lieux, taillée dans le matériau brut et froid que sont les Balkans et ses habitants.
*EN BREF *
Je recommande vivement à tous les amoureux du genre ...
Mais aussi aux curieux (180 pages ça passe vite)