Date de sortie: 2017
Edition: J'ai Lu
Pages: 510 Genre: Historique | Policier
Challenge: FéminiBooks | PAC 2019 Menu: Lire une histoire de sorcières
Automne enchanteur | Mon voisin le Kodama
Je suis tombée par hasard sur L'Errante de Valeria Montaldi durant une de mes périgrinations à la Fnac de Lyon. La couverture m'a tout de suite attirée et le résumé a titillé ma curiosité. Je vous laisse découvrir mon avis sur cette lecture un tout petit peu mitigée.
Résumé:
1494. Dans la petite maison nichée dans les bois de Machod, la belle Britta da Johannes vit seule, recluse. Bien que beaucoup dans le village bénéficient de ses remèdes à base de plantes, la jeune femme suscite la peur. Médisances et calomnies s'accumulent à son encontre et parviennent jusqu'aux oreilles de l'Inquisiteur, donc le verdict est sans appel: Britta est une sorcière...
2014. Pas un froid matin de novembre, Barbara Pallavicini, spécialiste des études médiévales, atteint les ruines du château Saint-Jacques-aux-Bois. Elle vient chercher l'élément qui doit lui permettre de terminer sa thèse: l'inscription laissée par une femme reconnue coupable de sorcellerie. Mais dans la faible lumière du crépuscule, c'est un cadavre qu'elle trouve. Commence alors une nouvelle enquête pour Giovanni Randisi, adjudant des carabiniers d'Aoste. Et si le destin de cette passionnée d'occulte et celui de Britta étaient liés?
Britta est une jeune femme savante et indépendante. Elle connaît l'usage des plantes grâce à son père apothicaire et vit dans une chaumière au milieu de la forêt. Appelée très souvent pour aider aux accouchements ou guérir quelques maux, Britta sera la malheureuse victime de l'ignorance et la jalousie des villageois, voyant en ses connaissances l'œuvre du malin.
De son côté, Barbara tente de mettre un point final à sa thèse portant sur la vie d'une femme du XVème siècle accusée de sorcellerie. Lors d'une excursion lui permettant de trouver l'élément manquant pour démontrer la véracité de ses hypothèses, elle tombe malheureusement sur le cadavre d'une jeune femme. Les carabiniers découvrent vite que la victime fricotait de près avec la sorcellerie …
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J'ai très peu l'habitude des romans qui se déroulent sur deux temporalités différentes, et je me suis souvenue de la raison à la lecture de celui-ci… Mon problème est bien souvent que je me retrouve passionnée par la partie qui se déroule dans le passé, et très peu intéressée par ce qui se déroule sur le moment présent… C'est exactement ce qu'il s'est passé ici et je vous avoue que j'aurai très bien pu m'en tenir à la partie du roman se déroulant en 1494.
En effet, je n'ai pas vraiment éprouvé d'intérêt pour l'enquête se déroulant à l'époque actuelle, sans parler du fait que je suis restée totalement hermétique au personnage de Randisi … Soyons clairs, ce type est, pour moi et durant une bonne partie du roman, un sombre connard. Mais ce qui m'a le plus agacée est le fait que, pour une raison obscure, la plupart de la gente féminine semble attirée de façon irrépressible par cette personne. S'il s'agit d'une question de charisme, cette partie de sa personnalité m'a complètement échappée.
J'ai noté quelques incohérences dans le traitement de ce personnage, un manque de logique qui fait qu'il ne comprend pas certaines notions plutôt simples, mais dans un autre temps connaît l'existence d'un peuple du XIIIème siècle arrivé de Suisse dans la région d'Aoste… notion d'historien chevronné en soi…
Concernant l'enquête, il y a quelques grosses facilités, comme si l'autrice s'était embourbée dans quelque chose de très ambitieux et, n'arrivant pas à trouver une solution "logique" pour ouvrir une porte, nous sort un élément tombé du ciel qui nous fait dire "comme par hasard…". Dans un autre temps, il y a des évidences que les policiers mettent un moment à comprendre, et pour le coup on se dit " ah bah c'est pas trop tôt" … Mouais ...
J'ai trouvé que l'enquête piétinait un moment et j'ai failli abandonné à plusieurs reprises. Mais, heureusement, la partie se déroulant en 1494 a fortement aidé au fait que je ne lâche pas l'affaire.
Parce que oui, j'ai vraiment BEAUCOUP aimé toute cette partie qui se déroule au Moyen-Âge avec Britta. L'héroïne et son parcours sont vraiment intéressants et bouleversants. Nous abordons vraiment ici le traitement des femmes savantes et indépendantes à l'époque (sorcière!) et le traitement qui lui est accordé n'a pas été sans me rappeler ce que la chrétienté a fait de Marie-Madeleine (oui j'étais en plein dans un long reportage sur la vie de Marie-Madeleine lorsque j'ai lu ce livre… les deux histoires m'ont vraiment parues similaires à quelques égards). Très sincèrement, j'aurai pu m'en tenir à cette partie.
Heureusement, le rythme des 200 dernières pages accélère et relève l'ensemble de la lecture: à partir de ce moment-là, impossible de lâcher le roman sans connaître la fin.
*EN BREF*
Il aurait pu y avoir quelques coupes dans ce roman…
On se perd parfois en conjectures selon moi peu utiles en passant environ 250 pages sur une même hypothèse qui n'abouti à rien.
Heureusement l'histoire de Britta est vraiment passionnante et bouleversante !
En définitive, le point faible de ce roman demeure dans un problème de rythme. Mais l'histoire n'en demeure pas moins pas mal.